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Françoise Marchand Buttin
La « pjj promotrice de santé », qui constitue les orientations en santé de la direction de la protection judiciaire de la jeunesse (dpjj), ne cache pas son jeu. Ni côté références, puisqu’elle s’appuie explicitement sur « la promotion de la santé » telle que l’oms l’a définie dans la charte d’Ottawa de 1986 [1], ratifiée par la France. Ni côté ambition car c’est bien d’une mobilisation de l’ensemble de la pjj qu’il s’agit. Elle propose d’emblée la rencontre entre deux mondes, le judiciaire et la santé, à moins que ce ne soit l’éducatif et la santé. Ces rencontres ne sont pas l’apanage de la pjj promotrice de santé bien sûr. Elles se tentent, se testent, se tissent aussi à l’Éducation nationale, en détention, à l’Aide sociale à l’enfance, dans le champ du handicap, des soins obligés, de l’éducation thérapeutique… Cependant aucune autre institution nationale n’a affiché aussi explicitement sa volonté de prendre en compte globalement la santé, à tous les échelons et dans tous les champs de son action [2]. Bien sûr, en lisant « affiché », on peut entendre « affichage », et c’est vrai que l’on n’agit jamais assez vite, de manière assez transversale, assez cohérente ni assez puissante pour améliorer la santé et le bien-être. Mais, un portage ferme et clair a été le premier atout de cette démarche dès l’origine. Une culture institutionnelle ne s’hybride pas si vite, et le temps de l’impatience peut être aussi la condition d’une alliance durable.
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