En collaboration avec les spécialistes en basse vision (BV) des services de consultation et des écoles spécialisées de Suisse, 314 mesures de la sensibilité aux contrastes (LCS : low contrast sensitivity) ont été réalisées de façon standardisée auprès de personnes de tous âges qui ont passé par une évaluation en basse vision motivée par un handicap visuel. Les conclusions de l’étude concernent donc la situation de LCS des personnes atteintes de différentes formes de déficience visuelle. La perception des contrastes joue un rôle décisif et souvent sous-estimé pour la capacité visuelle subjective et fonctionnelle. Les mesures ont révélé une perte moyenne de sensibilité aux contrastes (binoculaire) de -3,1 pas logarithmiques. La médiane est de -3, ce qui signifie que 50 % des personnes enrôlées présentent une perte supérieure et 50 % une perte inférieure à -3. La moyenne coïncide ainsi exactement avec la limite définissant une perte problématique de sensibilité aux contrastes. De très grandes différences se sont toutefois manifestées : LCS de 0 à -10. Ces différences existent dans toutes les tranches d’âge ainsi qu’à acuité visuelle égale. De grandes différences se sont également manifestées entre les deux yeux. Les résultats soulignent donc la nécessité de toujours mesurer la sensibilité aux contrastes pour chacun des deux yeux et de l’interpréter en interaction avec la dominance oculaire, l’acuité visuelle et d’autres paramètres fonctionnels, afin de pouvoir fournir à la personne concernée la meilleure réadaptation visuelle possible.